Objet de chantier par excellence, la tôle ondulée est omniprésente mais rarement regardée. Sur les toits, en façade, elle compose l’envers du décor, associée à la bricole, à l’économie de moyens, parfois même à une certaine forme de précarité. C’est précisément à cette matière industrielle et fonctionnelle que le miroir Minox rend hommage.
Par un processus de transformation radicale — l’emboutissage et le polissage à la main jusqu’à l’effet miroir — l’objet brut devient surface sensible. Loin d’un miroir ornemental, Minox agit comme un capteur d’ambiance. Il ne réfléchit pas pour flatter, mais pour révéler. C’est un anti-narcisse : il déjoue l’image de soi au profit de l’environnement. La lumière s’y accroche, les formes s’y déforment. Ce miroir n’a pas vocation à restituer fidèlement une silhouette, mais à activer un espace.
Minox s’inscrit dans une recherche plus large menée autour des objets invisibles du quotidien. Ces objets de transition, pensés pour être utiles, et non pour être vus. En les réinterprétant dans des matériaux nobles, en les soumettant à des gestes artisanaux, je les fais basculer du monde du fonctionnel vers celui de la contemplation.